En 2025, trois fournisseurs concentrent plus de 65 % du marché mondial du cloud. Le classement évolue peu, mais les écarts de croissance s’accentuent. Oracle, longtemps absent du trio de tête, affiche la plus forte progression annuelle.
Les politiques de souveraineté des données et les exigences réglementaires modifient les stratégies d’implantation des data centers. Les différences de tarification, de services managés et de solutions d’intelligence artificielle deviennent des critères déterminants pour de nombreux secteurs. Les comparaisons entre acteurs ne se limitent plus aux seules capacités techniques.
Panorama du marché mondial du cloud en 2025 : chiffres et tendances à connaître
Le cloud computing s’impose désormais comme le socle de la transformation numérique des entreprises. Les analystes de Gartner annoncent des dépenses mondiales qui dépasseront les 723 milliards de dollars en 2025. Cette progression rapide repose sur l’adoption massive des modèles IaaS, PaaS et SaaS, qui métamorphosent la gestion des ressources informatiques et la façon dont les organisations pilotent leur performance numérique.
Dorénavant, les entreprises orchestrent une multitude de solutions. Elles alternent entre cloud public pour ses capacités d’extension, cloud privé pour garder la main sur les données sensibles, et cloud hybride pour obtenir un équilibre entre souplesse et sécurité. Le multi-cloud s’impose petit à petit, offrant la possibilité de sélectionner les points forts de chaque fournisseur de services cloud (CSP).
Voici comment ces différentes architectures se répartissent :
- Le cloud public conserve la première place, porté par les géants américains et la dynamique SaaS.
- Le cloud privé attire avant tout les secteurs fortement encadrés, notamment en Europe sous l’impulsion du RGPD.
- Les stratégies hybrides et multi-cloud deviennent un passage obligé pour les groupes internationaux.
Le rythme d’innovation s’accélère nettement. L’ajout de briques d’intelligence artificielle, la montée en puissance du edge computing et les premiers jalons de l’informatique quantique transforment le périmètre des services cloud. Chaque région impose ses contraintes : RGPD en Europe, HIPAA et FedRAMP aux États-Unis, développement fulgurant d’Alibaba Cloud sur le marché asiatique. La bataille se joue sur la capacité à proposer une offre couvrant tout le cycle de vie des applications et à répondre aux exigences réglementaires toujours plus précises.
Quels sont les acteurs majeurs du cloud cette année ?
Le trio de tête ne bouge pas d’un iota. Amazon Web Services (AWS) reste le leader incontesté, avec près de 32 % de part de marché en 2024, selon les dernières analyses de Synergy Research Group. AWS propose une gamme très large d’IaaS, de PaaS et de SaaS, qui convainc aussi bien les jeunes pousses que les multinationales aguerries. Pour preuve, Netflix, Airbnb ou Coca-Cola font confiance à Amazon pour faire tourner leurs infrastructures à grande échelle, profitant d’une disponibilité mondiale et d’un catalogue qui n’en finit plus de s’étoffer.
Dans son sillage, Microsoft Azure affiche 22 % de part de marché et continue de séduire grâce à une intégration fluide avec les outils Microsoft déjà bien ancrés dans les entreprises. Azure a misé sur une approche hybride efficace et une implantation qui couvre plus de 60 régions. Les clients fidèles à Windows Server, Office ou Active Directory y retrouvent leurs repères, tandis que Microsoft accélère sur le terrain de l’intelligence artificielle et des solutions analytiques.
Google Cloud Platform (GCP) complète le podium, avec environ 9 % de part de marché. GCP s’est bâti une réputation solide dans l’analyse de données et l’intelligence artificielle grâce à des outils comme BigQuery. L’interopérabilité et une tarification à l’usage attractive séduisent particulièrement les entreprises du numérique et du e-commerce.
En dehors de ce trio, IBM Cloud, Oracle Cloud Infrastructure (OCI) et Alibaba Cloud se positionnent sur des segments spécifiques ou des marchés régionaux. IBM vise les besoins en cloud hybride et intelligence artificielle pour les sociétés soumises à des réglementations strictes ; Oracle reste incontournable pour la gestion des bases de données et des ERP ; Alibaba, champion asiatique, s’impose dans le commerce numérique et accélère son expansion. Désormais, la différenciation passe par la spécialisation, la conformité et la couverture géographique.
Comparatif détaillé : forces, faiblesses et spécificités d’AWS, Azure, Google Cloud et Oracle
Le portefeuille de Amazon Web Services (AWS) dépasse les 200 services, de l’IaaS pur à l’edge computing en passant par l’expérimentation quantique avec Amazon Braket. AWS se distingue par sa flexibilité, son évolutivité et une présence mondiale : 31 régions, des certifications de sécurité (ISO 27001, SOC 1/2/3, PCI DSS) qui rassurent même les secteurs les plus exigeants. Mais l’étendue de l’offre a un prix : la prise en main peut s’avérer complexe, et la facture grimpe vite quand les besoins explosent.
Microsoft Azure brille par l’intégration avec l’écosystème Microsoft. Les solutions hybrides, portées par Azure Active Directory et Azure Synapse Analytics, séduisent les responsables informatiques attachés à une continuité entre cloud et infrastructures internes. Azure revendique aussi la plus vaste couverture géographique, avec plus de 60 régions, et une approche soignée des migrations complexes. Quelques ombres au tableau subsistent : certains jugent la gestion des services et la tarification peu lisibles.
Google Cloud Platform (GCP) s’affirme dans l’intelligence artificielle et le Big Data. BigQuery, par exemple, permet de traiter des jeux de données massifs, tandis que la facturation à l’usage attire les entreprises innovantes et les acteurs du commerce en ligne. L’interopérabilité est un atout, mais la profondeur fonctionnelle et la maturité de certaines offres restent en retrait par rapport à AWS ou Azure.
Oracle Cloud Infrastructure (OCI) s’adresse avant tout aux entreprises qui manipulent d’importants volumes de données ou qui reposent sur des bases de données et des ERP. L’un des points forts d’OCI : une tarification compétitive et une gestion pointue des workloads critiques. Les certifications (RGPD, ISO, SOC) rassurent les clients dans les secteurs réglementés. Toutefois, la plateforme reste centrée sur l’expertise historique d’Oracle, moins généraliste que ses grands concurrents.
Quels critères privilégier pour choisir son fournisseur cloud en fonction de ses besoins ?
Devant l’abondance des solutions cloud, le choix d’un fournisseur s’effectue selon plusieurs axes majeurs. D’abord, la sécurité occupe une place centrale, surtout dans les secteurs soumis à des règles strictes. Il est indispensable d’examiner les certifications obtenues : ISO 27001, SOC 1/2/3, PCI DSS, RGPD. Leur présence traduit un engagement concret pour la gouvernance et la protection des données.
Le modèle d’hébergement influence aussi les décisions. Une organisation avec des besoins critiques, des impératifs de confidentialité ou de compatibilité penchera vers le cloud privé ou hybride. Si l’agilité et la montée en charge sont prioritaires, le cloud public ou le multi-cloud permettent d’accéder à une grande variété de ressources informatiques et de services.
Plusieurs éléments doivent être mis en balance lors de la sélection :
- Coût : la structure tarifaire (paiement à l’usage, forfait, engagement) varie fortement d’un acteur à l’autre. Les différences deviennent flagrantes dès que l’on multiplie les usages ou que l’on monte en volume.
- Conformité : chaque région impose ses règles (RGPD, HIPAA, FedRAMP). Adapter son choix en fonction de la localisation et du secteur d’activité est indispensable.
- Portabilité et réversibilité : il s’agit d’assurer la migration des applications et des données sans contrainte excessive, pour éviter toute dépendance subie.
Pour les projets innovants, où l’IA, le Big Data et le développement applicatif avancé prennent une part croissante, mieux vaut privilégier un fournisseur qui dispose d’outils intégrés, d’un écosystème étoffé et de partenariats technologiques robustes. Le choix d’un fournisseur cloud conditionne la capacité à innover, à rester conforme et à garder la maîtrise de son infrastructure numérique. Une décision qui engage bien plus que la simple technique : elle dessine la trajectoire numérique de toute une organisation.


